RÉSUMÉ
La question posée alors aux économistes par la reine d’Angleterre est toujours sans réponse car la solution à la question n’a pas été envisagée dans le paradigme néoclassique hégémonique. La révolution keynésienne, consistant à placer la question globale au centre du système économique, a été, dans un certain sens et avec d’autres approches, anticipée par un pontife, Pie XI. Entré en crise et abandonné dans les années 70 du siècle dernier, le keynésianisme semble aujourd’hui revenir à la mode et prendre une légitime revanche sur la contre-révolution néoclassique. Après les illusions millénaires de la mondialisation, le monde redécouvre l’importance des économies nationales, mais cela implique la codification d’un nouveau “jus publicum (Droit Public)” interétatique qui, partagé, permet le développement de relations internationales sans hégémonies ni organes supranationaux. L’histoire des 90 dernières années, de la crise de 1929 à celle de 2008, montre une dynamique de migration alternante dans la mesure où la science économique et la pratique politique oscillent entre le pôle keynésien et le pôle néoclassique, et vice-versa, car, probablement, le réalisme nécessaire pour trouver l’équilibre fait défaut. Dans cette optique, la grande leçon éthique des papes du XXe siècle reste fondamentale.
MOTS CLÉS
Demande agrégée, Keynes, Pie XI, mondialisation, déglobalisation, révolution keynésienne, contre-révolution néoclassique.