RÉSUMÉ
Giacinto Auriti a enseigné que la monnaie est avant tout une affaire juridique basée sur la “confiance”. La preuve historique en est le différend entre John Maynard Keynes et Harry White pendant les travaux de la Conférence de Bretton Woods. Mais la question qui se pose, à laquelle toute pensée auritienne échoue ou trouve de bons arguments historiques pour répondre, est celle-ci : pourquoi devrais-je faire confiance à mon prochain ? Qui me garantit que mon voisin se comportera comme moi en acceptant des symboles monétaires ? En d’autres termes, qui est le garant ultime de la “prédiction du comportement des autres” ou de la “source de la valeur monétaire conventionnelle” ? L’accord monétaire n’a pas seulement une importance juridique horizontale, mais aussi une dimension verticale et étatique. Les origines de la monétisation sont sacrées et sa dimension la plus authentique est politique car il est toujours nécessaire que l’Autorité politique soit garante de la confiance, de la valeur monétaire conventionnelle. Cela est progressivement ressorti de l’expérience réussie de la Banque d’Angleterre, mais à des fins spéculatives.
Par la suite, il y a eu un redressement historique avec la subordination des banques émettrices aux États. Mais depuis les années 1980, le pouvoir financier a retrouvé son hégémonie illégitime. Entre l’Autorité politique et le pouvoir financier, une relation complexe et controversée a toujours existé dans le cadre d’un kosmos qui est souvent trahi. Toutefois, il est toujours possible, par le biais d’un dispositif comptable, de rétablir la valeur conventionnelle de la monnaie et de l’émettre sans le fardeau de la dette et des intérêts.
MOTS CLÉS
Or, monnaie, confiance, autorité politique, banque centrale, valeur conventionnelle et valeur du crédit.