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Les Mensonges de l’économie : Vérité pour notre temps de John-Kenneth Galbraith

Les Mensonges de l’économie : Vérité pour notre temps de John-Kenneth Galbraith

Nous souhaitons présenter aux lecteurs une publication intéressante du célèbre économiste américain John Kenneth Galbraith (1908-2006), consultant économique auprès de plusieurs présidents des États-Unis, ainsi que professeur émérite d’économie à l’Université de Harvard : Les Mensonges de l’économie -The Economics of Innocent Fraud (2004), publié en Italie pour la première fois par Rizzoli et en France par Grasset en 2004.

Cet œuvre profane le temple dominant de la littérature économique et de la soi-disant « sagesse conventionnelle » du système productif moderne. Avec une lucidité extrême, le « Grand Vieux » décrit les caractéristiques essentielles des économies d’aujourd’hui, soulignant les perversions inhérentes au système et l’hypocrisie débordante des gouvernements et d’une partie de la théorie affirmant ce qui est en realité loin de la vérité.

Le premier aspect mis en évidence par Galbraith est le sophisme du concept de marché, en ce sens que le soi-disant « temple du consommateur » est une énorme fraude, parce que les producteurs contrôlent les prix, la qualité et la quantité des biens produits, et ce, à travers :

  • des monopoles,
  • des oligopoles,
  • des cartels de marché, ainsi que
  • des campagnes de marketing et de publicité efficaces.

Le terme « capitalisme » a été dès les premières décennies du XXe siècle, « imprésentable », puisqu’il évoquait des politiques de bas salaires et de prix élevés, avec pour résultat qu’un nombre significatif de travailleurs avaient des salaires réels inférieurs au niveau de subsistance malgré les conditions terribles de travail et d’environnements malsains.
Par conséquent, le « pouvoir » a donc voulu remplacer le terme « capitalisme » par celui de « système de marché », ajoutant en outre, le mensonge qu’un tel système est le domaine du consommateur : une véritable fraude, pour Galbraith.

Un autre élément du vaste processus de fraude contre les citoyens-travailleurs-consommateurs est celui de vouloir considérer le PIB (produit intérieur brut) comme une mesure efficace de la richesse des nations, ce qui selon l’auteur est loin d’être vrai puisque la répartition réelle de la richesse entre les citoyens n’y étant pas représentée, un tel indice cache donc des inégalités graves, honteuses et intolérables de la répartition des revenus produits.

Une autre fraude grave trouve son origine dans le fonctionnement des marchés financiers, pollués par des activités spéculatives et par la négociation de prix qui n’adhèrent pas aux valeurs qu’ils sont censés représenter, et ce au seul avantage des grandes entreprises.

En outre, un élément du mauvais fonctionnement de l’économie se trouve dans la séparation claire qui a été déterminée au cours des dernières décennies entre la propriété et la gestion :

  • les gestionnaires sont les véritables dirigeants des entreprises et donc de l’économie des nations, en vertu de leur capacité d’influencer les décisions gouvernementales et de diriger les faits économiques dans leur propre intérêt.

La farce des assemblées des associés est un décalogue du mensonge dominant.

Les actions de la politique monétaire, qui déterminent l’alternance des phases de développement et de récession, n’en soient pas moins une fraude éclatante :

  • la première au seul avantage des capitalistes,
  • la seconde à répandre la pauvreté parmi les masses.

Ce circuit fonctionnerait comme suit :

  1. Développement – inflation – bulle spéculative sur les marchés et, par conséquent,
  2. Éclatement de la bulle – restriction de crédit – contraction de la consommation – récession – augmentation du chômage.

Enfin, le débat politique est l’emblème principal de cette immense « fraude systémique », en particulier, dans toutes ces discussions sur la nécessité d’équilibrer le domaine du « public » avec celui du « privé » dans l’économie.

Galbraith met l’accent, dans le cas de l’économie américaine, sur les dépenses d’armement qui prennent une dimension considérable dans le budget public. L’auteur souligne que ces dépenses sont entièrement absorbées par l’industrie privée, qui par le pouvoir des lobbies influence

de manière significative les décisions des gouvernements, pour le bien de la tranquillité de l’opinion publique, totalement inconsciente du phénomène. Donc, ce que vous pensez être « public » est en fait « privé ».

Galbraith conclut son volume par cette phrase : « La civilisation humaine…. est une haute tour blanche… dont le sommet est caché par un grand nuage noir. Le progrès humain surmonté par une cruauté et une mort inimaginables ».

 

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alias Prof. Luigi Moreno Panzone. Né à Cerratina di Pianella - Pescara - le 15.09.1957, de Cosetta Maria et Lelio Edmondo. En 1979, il obtient le diplôme de Pianiste, sous la direction avisée de Maestro Luciano Cerroni. En 1982, il obtient un diplôme en économie et commerce avec une note de 110 sur 110 avec mention. En 1983, il rejoint l'Université G. D'Annunzio en tant que chercheur permanent. En 1987, il rejoint la même université en tant que professeur titulaire du IIe niveau, dans le groupe de disciplines "techniques bancaires et professionnelles" en charge de la même chaire. De 1988 à 2005, il occupe le poste de directeur général de plusieurs grandes institutions financières et bancaires. De 1990 à 2000, il occupe le poste de contrôleur légal des comptes dans divers établissements bancaires. Il est l'auteur de plusieurs publications dans les domaines de l'économie des intermédiaires financiers et de la finance d'entreprise et de marché. En 2017, il co-fonde la revue scientifique The Global Review, dans laquelle il signe sous le pseudonyme de Moreno Pierangeli, en honneur et en mémoire de sa mère qui est décédée subitement à la même période. Il occupe actuellement le poste de vice-président de l'OIDE - Organisation internationale des investissements économiques, dotée de la personnalité juridique internationale.