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Le maître intérieur

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Le maître intérieur

L’homme moderne est en vérité “primitif” :

Il a perdu tout contact avec sa propre dimension intérieure.

  1. Un grand débat a lieu dans le monde sur la soi-disant “civilisation moderne”, laquelle présente en effet les traits saillants de la société animale : partout règnent le crime, la cupidité, la cruauté envers les animaux et les autres hommes, dans le seul but d’exceller et de dominer le groupe, le contexte existentiel.

Pour ces raisons, l’homme est primitif parce qu’il se complaît dans les attitudes typiques de la bête, une condition qu’il aurait dû surmonter depuis des lustres.

Le privilège de l’être humain est “…d’être fait à l’image et à la ressemblance du Père…”, c’est-à-dire d’avoir assumé le libre arbitre.

Cela implique la capacité de discerner entre “le bien et le mal”, d’assumer la responsabilité de ses choix et des actions qui en découlent, en payant (ou en profitant) des conséquences selon la loi du bon karma : “… à chacun son salaire…” (Christ, Évangiles).

C’est le “chemin de retour” qui conduit l’homme au point de départ plein de Gloire, à la “Maison du Père”, non sans avoir affronté d’innombrables difficultés et subi le ” destin ” de ses propres erreurs, avec toutes les défaites et les douleurs mais aussi les victoires et les joies.

Le Bon Dieu, le Père céleste, l’Unique et l’Éternel, a déterminé les choses de la Création de telle sorte que “le fils”, l’homme, ait une réelle chance de réussite, afin que Thésée puisse conserver précieusement la “pelote de laine” qu’il a reçue en cadeau d’Ariane (l’Âme) pour baliser le chemin qu’il a emprunté dans le “labyrinthe” (la vie matérielle) et en sortir avec aisance.

Le mythe de Thésée et d’Ariane n’a jamais été aussi utile qu’aujourd’hui pour enseigner à l’humanité : il lui rappelle un concept perdu, à savoir que l’Homme intérieur, l’Âme (Ariane) est là, attendant d’être entendue, dans les recoins de notre conscience, présente et toujours prête à suggérer avec un imperceptible “fil de voix”, presque comme un rêve.

La sagesse antique appelle son “murmure” la voix du silence pour suggérer le besoin de calme, d’immobilité, de réflexion, le silence des passions et des désirs qui font tant de bruit dans l’esprit et le cœur de l’homme.

C’est le Maître intérieur, l’Âme, l’Homme véritable, le Fils de Dieu qui attend d’être entendu pour nous faire sortir du “labyrinthe” de la matière et de la mondanité, sur le chemin de la Maison du Père.

La sagesse des anciens Maîtres a élaboré pendant des éons une Doctrine bien structurée qui vise à enseigner à l’humanité la “sortie” de la prison du péché, du tumulte de la matérialité et de la vie mondaine, pour redevenir les maîtres de la Création et les collaborateurs conscients du Projet du Père.

Plus récemment (dans un sens relatif), les Écritures fondatrices de la religion chrétienne ont largement traité le thème de l’Homme intérieur, du Maître en nous, afin d’attirer l’attention des êtres humains sur leur propre dimension spirituelle, sur le “point de Lumière” qui se trouve en chacun de nous et qui peut nous sortir du “bourbier” où nous sommes restés prisonniers jusqu’à aujourd’hui.

C’est également le cas dans l’œuvre mosaïque, autrement connue sous le nom de Bible, dans laquelle, par l’intermédiaire de Moïse, le Seigneur, le Dieu d’Israël, annonce : “… J’envoie devant toi un envoyé qui te gardera pendant ton voyage et te conduira au lieu préparé par Moi… écoute-le et ne lui désobéis pas car il ne peut pas pardonner tes péchés, car Mon Nom est en lui… si tu l’écoutes, Je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires… (Exode, 23:20-21-22)… je remplirai le nombre de tes jours... (Exode, 23:26).

C’est un passage biblique d’une profonde lumière pour ceux qui ont des oreilles pour entendre.

Une première réflexion sur la “parole” annoncée ici nous amène à concevoir l’âme, l’homme intérieur (l’Envoyé), comme un Messager divin : “… car mon Nom est en lui…”.

Ces mots rappellent la prière chrétienne du Notre Père, “…que ton nom soit sanctifié…”. (Christ, Évangiles).

Il est clair pour celui qui “comprend” que notre Âme fait partie du Nom de Dieu, c’est-à-dire de Son Aspect Immanent, et qu’à cause de cela, nous sommes appelés à “sanctifier” nos Vies : “Car c’est Moi, le Seigneur, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour être votre Dieu ; soyez donc saints, car Je suis saint”. (Lévitique 11, 45) ; et encore : ” … vous vous sanctifierez, et vous serez saints, car moi, le Seigneur, Je vous ai déclarés saints… ” (Lévitique 20:7-8).

L’homme, dans le long travail à travers les nombreuses vies, a pour but de se sanctifier, comme l’a enseigné le Christ “… prenez garde de construire une maison dans le Ciel… et le reste vous sera donné par surcroît” (Évangiles).

Mais dans ce travail pas facile il y a déjà le remède du début, l’Envoyé de Dieu “… qui te garde en chemin et te conduit au lieu préparé par Moi…”  (Exode 23:20).

Le mont Sion, la demeure de l’âme, de l’homme intérieur : “Dieu est grand… Sa montagne sainte… est la joie de toute la terre ; le mont Sion, la demeure arcanique du Nord, la cité du Grand Roi…”. (Des enfants du cœur, Psaume 48).

“… mais j’ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte !” (David, Psaume 2).

Le Seigneur, par la bouche de David, parle de son Roi, l’homme créé à l’image et à la ressemblance du Père, le Roi de la Création, le Seigneur des royaumes inférieurs de la Nature, celui qui doit choisir de “servir le Père”, en sanctifiant sa propre vie.

Et encore, “… O venez de Sion le salut d’Israël ! Quand Dieu rétablira-t-il la fortune de son peuple…”. (David, Psaume 53).

Le thème de Sion est récurrent dans toute la littérature du Psautier, composé de 150 Psaumes, répartis en 5 livres.

  1. L’homme moderne, en revanche, est primitif, avec un niveau de conscience “antédiluvien”, peu différent de la bête si ce n’est par son attitude de cruauté, de convoitise et d’avidité pour les biens, qui le rend pire que l’animal évolué qui agit dans le seul but de sa propre survie.

Il est totalement divorcé de l’ancienne sagesse qui a toujours été enseignée par les maîtres de l’humanité et préservée dans les écritures sacrées de chaque religion.

Moïse, le législateur de l’ère moderne, avertit par ces mots : “…ce n’est pas par le pain seul que l’homme peut vivre, mais par toute parole qui sort de la bouche du Seigneur…”. (Deutéronome 8:2) ; et encore, “… tu circonciras donc le prépuce de ton cœur, et tu n’endurciras pas ta nuque…”. (Deutéronome 10:16).

En ce qui concerne le Maître intérieur, les paroles suivantes pour ceux qui veulent comprendre, déjà citées plus haut, sont très instructives : “…écoutez-le (l’Envoyé), ne lui désobéissez pas, car il ne peut pas pardonner vos péchés, car Mon Nom est en lui…” (Exode, 23:21).

En vérité, l’âme, l’homme intérieur, en tant que maître de la vie, se fixe le but de notre sanctification, le but ultime de la création de l’humanité” ; d’où l’application opportune de la loi du karma,

L’homme doit payer le prix de ses péchés : c’est le seul remède à la perversion et la méthode pour développer le discernement qui conduit au chemin du retour.

L’âme devient alors le Seigneur du karma individuel en adoptant et en appliquant la loi de “cause à effet”.

Dans la littérature davidique, l’auteur souligne cette vérité, allant jusqu’à définir l’âme par le terme “homme” : “Je veux t’exalter, ô roi, mon Dieu… Que tes fidèles te bénissent… Qu’ils fassent connaître ta magnificence aux fils des hommes” (David, Psaume 145).

Par conséquent, l’homme est le “fils de l’homme”, l’âme, le maître intérieur, le seigneur du karma de l’individu : “… O Dieu, qu’est-ce que l’homme pour que Tu prennes soin de lui ? Un fils de l’Homme dont Tu te soucies…” (David, Psaume 141) ; et encore, “…ne vous confiez pas aux puissants, à un fils de l’Homme qui ne donne pas le salut…”. (David, Psaume 146) ; “… Une chose que Dieu a dite, deux choses que j’ai entendues de Lui, c’est qu’à Dieu appartient la puissance, et à Toi, Seigneur, la miséricorde. Tu rends à chacun selon ses œuvres” (David, Psaume 62).

Plus tôt encore, Moïse enseignait : “… Dieu n’est pas un homme pour mentir, il n’est pas un fils d’homme pour se rétracter…”. (Nombres, 23:19).

Dans une période ultérieure de l’histoire, le Christ a souligné ce concept de “Fils de l’homme” dans sa prédication, se définissant ainsi : “…le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie…” (Marc 10:45).

Et encore, “…comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé…”. (Jean 3:14).

A une époque encore plus ancienne, le prophète Daniel dit : “…. apparut sur les nuées du ciel, un homme semblable à un fils d’homme ; il s’approcha de la sentinelle et lui fut présenté. Il a reçu la puissance, la gloire et un royaume… et son royaume ne sera jamais détruit…”. (Daniel 7:13-18).

Il faut alors que l’homme s’arrête, qu’il stoppe sa marche insensée vers l’abîme, qu’il cesse de faire du “tumulte en lui-même”.

Jamais auparavant il n’y a eu un besoin aussi urgent d’un moment de réflexion, de silence, pour écouter la faible voix de l’Homme intérieur, du Maître.

Nous devons nous connecter à notre propre Source, redécouvrir la dimension intérieure perdue, éclairer notre cœur et notre esprit, donner un sens aux choses qui nous entourent, observer le monde extérieur avec les yeux de “celui qui y participe consciemment”.

Devenez l’homme enfin moderne, dépassez la condition animale dans laquelle il est enfermé, refusez de vous complaire dans le “primitif”, reprenez votre dignité naturelle de roi de la Création et revenez au souffle de l’Amour.

Mais attention, le temps presse et l’heure est déjà arrivée : “…Je ne suis pas venu pour condamner… mais le jour viendra où je reviendrai au son de la trompette pour juger les vivants et les morts…” (Christ, Évangiles).

“… Que celui qui a des oreilles pour entendre entende…”.